Episode 1

Ecrit par Jek

Jour 1 (J-4 avant début du tournoi)

C’était une après-midi calme et agréable où je puis enfin étudier certains anciens ouvrages dans la bibliothèque du château. Les entraînements du matin au maniement de l’épée m’ayant passablement fatigué, j’appréciais d’autant plus la lecture qui est pour moi un véritable moment de détente.

Malheureusement, l’accalmie fut de courte durée car un messager vint me quérir me disant que j’étais convoqué à la salle du trône par mon père. Je laissais échapper un soupir à l’idée de quitter mon havre de paix pour rejoindre la cour des tempêtes.

Je songeais à la raison de cet « appel » et me rassurais en me disant que je n’avais commis, récemment du moins, aucun impair. Une fois arrivé, mes craintes se sont estompées car je vis, face à mon géniteur, mon oncle Warren et Ser Barnar. Tous deux des personnalités à part entière mais en qui mon père accorde une confiance particulière même s’il met un point d’honneur à ce que cela ne se sache.

Une fois les salutations faites et les inepties habituelles échangées, il put enfin révéler le véritable motif de cette convocation : nous devions l’aider à accueillir les représentants des maisons qui participent au tournoi à venir.  Plutôt, il avait besoin de son frère pour cela et nous devions l’accompagner, Ser Barnar et moi-même. Je supposais que le maître d’arme devait servir d’apparat et moi de soutien à mon oncle, au cas où il eût besoin de quelque aide au sujet des différentes maisons. Les principaux participants étant deux maisons nobles du Nord (Les Kordos et les Walhart) et une maison plus éloignée avec une sombre réputation : les Veran. En plus de ces trois-là, il y aurait probablement un chevalier Karstark, mais participant sans représenter sa maison. Une fois le résumé effectué, père se retira et nous laissa les rênes de cette mission.

En effet, ce tournoi était d’une importance capitale pour la maison car le grand prix de la joute n’était moins de rien que la main de Kaylee Marak. Outre cela, cela permettrait de renflouer un minimum les caisses grâce aux participations et de continuer un certain jeu politique avec les autres maisons « mineures » de la région.

À peine père s’est-il retiré que Ser Barnar assuma son rôle de chef de la garde et mit une pression certaine à la garde du château. Tous d’astreinte pendant la période du tournoi, plus de rondes autour du château et de la ville. Puis oncle Warren fit remarquer que son statut de « frère du chef » aidera énormément lors des réceptions solennelles des invités de marque. Puis vint mon tour et évidemment mon statut de bâtard fut évoqué, inévitable mais prévisible. J’ai eu 18 ans pour m’y habituer après tout.

Nous descendîmes ensuite vers la ville, laquelle est à seulement une heure de cheval. Cela nous laissa le temps de discuter sans non plus rendre la chose rébarbative. Warren tint à nous faire remarquer à quel point sa monture était magnifiquement décorée, spécialement pour cette occasion. Pour Ser Barnar, ce fut plutôt son armure. Je suppose qu’à chacun ses fiertés et obsessions et que certains ont plus de pièces d’argent à dépenser dans l’apparat que d’autres.

Une fois arrivé en ville (place du Kraken), nous vîmes une foule grouillante et en pleine effervescence. Ce tournoi est vraiment un évènement qui se promet d’être inoubliable, autant pour la population que pour la classe dirigeante. Une fois le rapide état des lieux fait, nous nous dirigeâmes vers les gardes pour leur donner les nouvelles instructions concernant l’accueil des hôtes. Ser Baran mit encore la pression pour faire jouer son statut. Une fois ceci fait, il se dit que ce serait une bonne idée de continuer cette nouvelle routine chez le bourgmestre. En attendant, oncle Warren prit l’initiative d’envoyer sa fille enquêter sur le terrain et récolter quelque information qu’elle puisse trouver sur d’éventuels complots ou menaces.

Nous arrivâmes donc ensuite chez ledit bourgmestre qui, selon ses dires, avait fait préparer la maison pour nous et nos invités. Cette initiative, bien que bienvenue, n’est cependant pas suffisante pour Ser Barnar qui, disons-le, parti harceler une vieille bonne pour une histoire de poussière mal faite sur un meuble. Je ne dis rien, car ce n’est mon rôle. Brisant heureusement cette scène plus ridicule qu’un Lannister faisant un discours sur l’honneur, vint un coursier qui nous prévint de l’arrivée de la première maison noble : les Walhart. Barnar laissa tomber la petite vieille pour se focaliser sur son apparat et sur son cheval. Le temps ayant laissé ses marques, il ne parvint à monter seul sur son destrier et nous dûmes l’aider dans sa tâche. Fort heureusement pour nous, nul n’était présent pour assister à cette triste scène.

Nous allâmes donc accueillir les Walhart qui sont, de mémoire, des alliés de notre maison et dont le seigneur est en entente plus que cordiale avec le nôtre. Après plusieurs échanges vides de sens et moult commodités insipides, Ser Barnar les escorta jusqu’au château où ils demeureraient jusqu’au tournoi.

 

Jour 2

La maison Kordos arriva à son tour et Keren  fit une crise de seigneurite. Il parla peu, qu’à oncle Warren (et encore) et prit le monde de haut. Sans surprise, leur accueil au château est froid et distant ; on s’adapte à ceux que l’on reçoit.

En ville, le chevalier Goton Karstark (que j’appelle « Le Freelance ») arriva pour participer au tournoi. Comme pour les autres invités de marque, Warren vint à sa rencontre ce qui étonna ce dernier, n’étant pas annoncé.

Tard dans la nuit, le coursier (dénommé Daltis) vint nous sortir de notre sommeil pour nous faire part d’une (bonne) nouvelle mais fort inattendue : Benjen Stark fit son apparition. En tout hâte nous nous préparâmes pour aller le rencontrer. J’accompagnai Oncle Warren car ce n’est guère commun de rencontrer un fier membre de la maison Stark.

Jour 3

Mi-journée, Daltis nous informa que la maison Veran se trouvait aux portes de la ville. Comme usuellement, nous allâmes les rejoindre et nous fîmes une étonnante constatation : ils étaient au moins deux fois plus nombreux que les autres maisons. Il faut dire qu’ils sont arrivés avec leur maison vassale : les Bellot. Sans surprise par ce geste, ils se montrent encore plus pédants que les Kordos. En effet, ils ne daignèrent même pas sortir de leur carrosse pour se montrer.

Une fois arrivés au château, ils se présentèrent enfin dans un genre de rituel aussi ridicule que hautain pour une maison de leur taille. Je ne les apprécie guère. Peut-être est-ce à cause de leur manque de manières, le fait qu’ils aient apportés une septa (dans le Nord, ça frise le crime de lèse-majesté) ou juste un pressentiment.

On se rassembla ensuite au château car toutes les maisons attendues étaient arrivées et Ser Barnar sociabilisa avec des membres de la maison Walhart.

Le soir arriva et avec lui, le banquet. Aucun événement important ne survint lors dette orgie gustative, outre éventuellement les envolées lyriques de Ser Barnar à la table des femmes.

 

Jour 4 – jour du tournoi.

Les invités s’installèrent en vue de la première étape : la mêlée. Warren s’étant inscrit, il y participe donc, mais dans le deuxième groupe. Dans le premier, se trouvent deux capitaines de navires marchant (Tychos Phassaar et Dallar Chaarma) que j’ai appris à connaître au fil du temps et de mes nombreux achats. Connaissant le passé Braavosi de Tychos, je pris un pari sur sa qualification, à hauteur de 100 CA. Comme je l’attendais, ils se qualifièrent haut la main et Tychos en sortit sans aucune égratignure. Outre ses talents de commerçant, je le savais bon combattant, mais j’ai peur de l’avoir sous-estimé.

Vint le tour du deuxième groupe et Warren ouvrit les hostilités et « assomma » deux gardes. Après s’être fait attaquer par Goton Karstark, ils s’engagèrent dans un combat singulier. Plus le combat durait plus l’ascendant de Warren sur le Karstark s’affirmait. Cet échange prit fin lorsque mon oncle enfonçât l’armure de Goton au niveau de ses côtes. Warren finit par se qualifier pour le round final.

J’alla voir le Karstark pour lui faire profiter de mes compétences de médecine. Après une longue osculation, je finis par identifier les problèmes majeurs qui étaient majoritairement des côtes et articulations déplacées. Une fois remises en place, je vais voir d’autres personnes pour prodiguer soins et encouragements.

Le round final commença et Warren et Benjen semblaient avoir formé une alliance, une sorte de pacte de non-agression. Warren s’engagea donc dans un combat singulier avec Tychos (mon favori).  Ce combat fut rude car Tychos dansait avec agilité et grâce autour de Warren tandis que ce dernier était moins subtile mais « plus efficace » (selon lui). Il en sortit finalement vainqueur quand le capitaine accepta sa défaite, mais Warren, blessé, n’en sortit pas fier. En marge de ça, un mineur local (de la mine) combattait avec ferveur et mit hors d’état deux adversaires.

Au fil des péripéties, les combattants tombaient les uns après les autres. Un duel rude contre Holdrick Walhart finit par venir à bout de notre Warren.

Une fois la mêlée finie, je fis encore profiter à Warren de mes services (de soin), mais aussi aux autres maîtres de maison. Pas seulement aux nobles cependant, car Tychos reçut une attention tout particulière.

 

Jour 5

Dalsa (la fille de Warren) confia à son père qu’elle trouvait les Veran étranges et non dignes de confiances, particulièrement l’héritier. Elle dit de s’en méfier car il a l’air de maitriser l’art du combat, mais pas seulement l’épée. Elle s’inquiétait aussi du surnombre de gardes qui le suivaient.

Par contre, l’entente entre Dalsa et Warren n’est pas au beau fixe et elle a l’air de lui reprocher des fautes qui remontent à des années de cela. Typiquement féminin.

 

Jour 6 – jour de la joute.

Les estrades pour les nobles ont été montées, semblables à celles que l’on peut voir dans les plus grands évènements des 7 royaumes.

Pendant ce temps, Ser Barnar démontra encore ses talents de poètes auprès des dames nobles dans les gradins. Ce spectacle, quoiqu’un peu grotesque, fit plaisir à voir car cela montrait que derrière cet air bourru et ce passé de guerrier, se cachait un être sensible. Ses vers rencontrèrent un certain succès. En effet, il avait bien progressé le bougre. Et rapidement en plus. Comme quoi avec suffisamment de volonté, on arrive à tout.

 

Dans le premier round de la joute, Ser Karstark sorti vainqueur, surement grâce aux soins que je lui avait prodigué.

Deuxième round, Ser Korber contre Graven Veran. Ils s’élancèrent à toute allure et dans le choc, à l’impact, la lance de Graven ripa et frappa la gorge de Ser Korber. Ce dernier s’effondra sur le sol, inconscient. Il était agonisant car sa trachée était enfoncée. Je passai du temps à l’ausculter et me rendit compte de la gravité de la situation. Après avoir demandé l’accord aux nobles dirigeants, je tentai une manipulation qui devrait lui permettre de respirer à nouveau. Ce fut long, délicat et laborieux, mais ce ne fut pas en vin. Cependant, il était loin d’autre sauf et demandait une attention constante, mais mon devoir s’arrêtait là.

Le reste des rounds passaient, certaines plus sales que d’autres, mais sans gros incident.

 

Au banquet du midi, beaucoup de monde manquait, dont Graven et Kaylee. C’était très inquiétant et les gardes de cette dernière ne savaient la localiser. On a dû cependant avoir cet aveu de la manière forte.

Paniqués, nous cherchâmes à la retrouver en restant discret, en employant les gardes qui furent réquisitionnés et déployés à cette occasion. En plus de cela, Warren cherchait sa fille qui demeurait, elle aussi, introuvable. Hors, au vu de ses connaissances et contacts, elle aurait pu être très utile.

Oncle tenta sa chance et demanda à un gamin des rues qui l’arnaqua pour une pièce de cuivre. Nous allâmes donc, à court d’idées, à la taverne. Je vis Ser Barnar tenter d’à la fois intimider et soudoyer le tavernier. Sûrement une technique secrète qui lui est propre. Technique qui ne donna malheureusement rien car il n’avait l’info que nous cherchâmes.

Quand nous passèrent au niveau des gradins, nous vîmes la Septa avec le reste de la famille Veran, sauf Graven qui restait introuvable.

Une intuition funeste commença à s’ancrer dans mon esprit. Si jamais Graven et Kylie se sont mariées en secret et qu’ils ont tué Brandon, l’héritage irait aux Veran qui absorberaient notre maison. Peut-être étais-je paranoïaque, mais dans les 7 Royaumes, il faut s’attendre à tout.

 

Lorgan finit par venir nous voir et nous confia que c’était l’idée de Kaylee d’organiser ce tournois.

Suite à ce bref échange, nous décidâmes de nous séparer pour optimiser la recherche.

 

Warren resta à la ville et avec l’aide de sa fille, il essaya de chercher les héritiers.

De notre côté, avec Ser Barnar, nous fonçâmes dans la forêt au niveau des arbres sacrés pour vérifier les hypothèses de fugue ou d’enlèvement. Et dès l’orée du bois passée, nous entendîmes des bruits de combats. Je sortis mon arc et Barnar contourna. Nous intuition nous avait bien guidé car nous vîmes les héritiers et leurs gardes contre une dizaine de brigands. Ser Barnar s’élança dans la mêlée sans aucune forme de finesse.

Sauf que pour l’accueillir, se trouvaient un brigand armé de deux dagues. Heureusement notre poète favori est bien équipé niveau armure. Je pus me concentrer sur les autres et essayer de sauver les héritiers. Je servis cependant juste de distraction car mes flèches ne sont pas des plus performantes ni des plus perforantes.

Alors que le combat s’éternisait, nous entendîmes soudain des hurlements de loups qui sortirent peu après de la forêt et qui déchiquetèrent avec un appétit féroce les brigands suivi d’un cavalier en armure. Une fois le ménage terminé, la tension retomba et je m’enquis de leur santé, qui n’était pas préoccupante. Nous remerciâmes notre sauveur : Edrikk Snow.

Les héritiers étaient sauvés, mais nous n’avions d’informations quant à cette attaque de brigands. Nous essayâmes de soutirer des informations à un survivant, sans grand résultat ; sa vie fut donc écourtée.

Nous rentrâmes donc à la ville et mon père fut doublement rassuré car ils étaient en vie, mais aussi car le tournoi pouvait recommencer.

Les joutes de qualification se suivirent lorsque nous vîmes sur le gant du chevalier des Horizons des traces de sang. Était-il blessé des rounds précédents ou était-ce autre chose ?

 

Jour 7

La petite peste Graven, le chevalier des Horizons et Kiran Kordos restaient en lice.

Le premier round était Graven contre Ser Kordos. Lesquels finissent par s’éjecter mutuellement et Graven finit par enfoncer son épée dans le bras gauche de Kiran. Si ce n’était de l’interruption du seigneur Kordos, Kiran serait mort.

Le second round fut donc petite peste contre le chevalier ténébreux. Après une première passe, Horizon gagne de justesse en envoyant Graven à terre tout en étant en équilibre précaire sur son cheval. Mauvais perdant, Graven le traita de tricheur et « demanda » de finir à l’épée. Horizon accepta et un nouveau combat, terrestre cette fois-ci, commença. Graven essaya évidemment de tricher en sortant une petite lame qui était cachée au niveau de son dos. Oncle Warren, surpris et énervé par cet acte, hurla en direction du Veran en le traitant de tricheur et de lâche. Ce qui suffit à détourner suffisamment son attention pour que le chevalier des Horizons lui enfonce son épée dans le bras, à la limite de lui sectionner.

Les serviteurs de Graven se précipitèrent vers lui, sur jouant grandement leur inquiétude et cachant (surement) leur espoir. Personnellement, n’ayant pas fait de serment en son encontre, rien de m’obligeait à aller le secourir. Cependant, cette fin sanglante et la cohue qui a suivi laissa une ambiance glaciale dans la foule.

Finalement, avec mon oncle, nous commencèrent les applaudissements qui, par effet mouton, lancèrent une acclamation (quasi-)générale.

Lorgan se leva donc pour annoncer le résultat : le chevalier des Horizons avait gagné la main de Kaylee Marak. Et là, stupeur, il déclina poliment en déclarant que c’était à elle de choisir tout en enlevant son casque et dévoilant sa véritable identité : Eldrikk Snow.